Ceux qui nous connaissent savent à quel point nous aimons partir à la découverte du petit patrimoine local... Nous profitons donc régulièrement des "journées du patrimoine de pays et des moulins" pour découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux édifices.
Après le moulin de Saillagol l'an dernier, ce fut celui de Boisse à Ste Alauzie (46) que nous sommes partis voir en ce dimanche 15 juin.
Ce magnifique moulin du XVII ème siècle a été déplacé pierre par pierre car sur son emplacement initial (au lieu-dit l'arbre del canou), la foudre lui tombait dessus régulièrement...
Nous sommes arrivés juste à l'heure pour profiter de sa mise au vent et de son habillage.
Mise au vent, car ce jour-là, le vent soufflait du Nord alors que le moulin était orienté au sud.
A l'aide d'un cabestan, retenu par des piquets profondément ancrés dans le sol, les "meuniers" ont fait tourner la toiture pour le mettre face au vent.
Le cabestan est déplacé autant de fois que nécessaire, jusqu'à ce que la toiture soit en bonne position.
Ensuite, les "meuniers" habillent les ailes de toile de lin.
Selon la force du vent, toutes les ailes sont habillées ou pas. Parfois les toiles sont mises en pointe pour limiter la vitesse de rotation par fort vent.
Le temps de terminer l'habillage, la présidente de "l'Association des Amis des Moulins", nous a invités à la suivre à l'intérieur...
Dans la base du moulin, a été aménagée une "pièce à vivre" avec un lit pour le meunier, une cheminée pour cuisiner et un placard. L'aménagement est plutôt spartiate, rien d'inutile...
Il nous a fallu monter au deuxième étage pour découvrir le mécanisme...
Le rouet (en chêne) comporte 44 dents et la lanterne (en buis) 7 trous. 44 n'est pas divisible par 7, afin que le début de la rotation ne se fasse pas toujours sur la même dent.
Le grain est placé dans une trémie et tombe plus ou moins rapidement sur la meule.
La poudre produite entre la meule tournante et la meule gisante est évacuée par un conduit vers le blutoir au 1er étage dans lequel seront séparés la farine et le son.
L'animateur nous a fait remarquer des blocs en bois scellés dans la pierre sur le pourtour du moulin, juste sous le toit...
Ces blocs sont en quelque sorte des "silent blocs", matériaux plus souples destinés à amortir les vibrations causées par la rotation des ailes et effectivement, malgré les 1,10 m d'épaisseur du mur à la base, en s'appuyant le dos au mur, on sentait la vibration de ce dernier quand les ailes tournaient...
Puis, nous avons laissé place à un autre groupe, et nous sommes partis à quelques kilomètres de là pour visiter un deuxième moulin, à eau cette fois...
Le moulin de Lamothe situé à Cézac, appartenait au même propriétaire, les deux étant complémentaires : par manque de vent, on faisait fonctionner le moulin à eau et par manque d'eau on faisait tourner le moulin à vent...
Propriété privée, il ne peut se visiter que ce jour-là...
Le principe de fonctionnement est le même, mis à part que l'énergie qui le fait fonctionner n'est plus le vent, mais l'eau.
L'eau fait tourner une roue à godets fixée sur un axe qui lui-même transmet la rotation à la meule (dans le coffre en bois sur la photo).
La mouture est ensuite récupérée dans un bac pour être tamisée.
Voilà, encore une journée-découverte bien agréable !