Encore le matin, nous ne savions pas trop ce que nous allions aller visiter dans le cadre des journées du patrimoine et c’est en lisant la Dépêche que nous avons trouvé un but de sortie…
Cette année ce sera Toulouse, sur le thème : de l’argile à la brique…
La visite a commencé par l’église St Aubin,
l’église inachevée de Toulouse ; inachevée car, faute de moyens financiers, les piliers seront stoppés à 19.5m alors qu’ils devaient en faire 26. Le clocher central ne s’élèvera jamais à la hauteur prévue et il est remplacé par un dôme. La charpente s’appuiera directement sur les piliers inachevés.
Il paraît que de toute façon, le terrain, proche du canal, n’aurait pas supporté le poids de l’édifice.
Mais le but de la visite était surtout de nous faire remarquer les éléments architecturaux de cette église (la construction a commencé en 1847) dont les matériaux de base sont essentiellement constitués de terre cuite. Tout d’abord, les murs et piliers sont en briques foraines.
Les éléments de décoration, tels que les rosaces ou les frises sont tous en terre cuite peinte couleur pierre. A première vue, on pourrait les croire en pierres…
Le plus surprenant ce sont les statues et les stations du chemin de croix qui sont tous eux aussi en terre cuite moulée. Le plus remarquable pour moi, étant la représentation de Ste Germaine et du miracle des fleurs.
Ensuite nous sommes allés jusqu’à l’église St Sylve, petite église qui se cache dans le quartier de Peyrecave (orthographe ?). Ayant bénéficié d’une architecture éclectique, ses murs sont faits d’une superposition par alternance de rangées de briques et de galets de Garonne.
A l’intérieur, plusieurs statues se dressent autour de l’autel.
L’autel principal est décoré d’un bas-relief représentant la cène, largement inspiré du tableau de Vinci.
Toutes ces statues en terre cuite proviennent de la briqueterie Giscard installée au n°25 avenue de la colonne.
Cette fabrique, fondée en 1855 par un ancien contremaître de la briqueterie Virebent de Launaguet, a fonctionné jusqu’en 2005, date du décès du dernier représentant de la famille, Joseph Giscard, petit-fils du fondateur.
Ce dernier a légué l'ensemble des lieux et outils à la municipalité en formulant le vœu que ce patrimoine soit conservé. Le tout a été classé aux Monuments Historiques, mais hélàs, les moules, les outils et tout le matériel ont été stockés dans un autre endroit et aucun musée n’a vu le jour dans ces lieux…
Certaines façades ont été rénovées,
mais pas la façade principale de la maison Giscard est dans un état de quasi délabrement...
Elle est pourtant à elle seule un vrai musée... Sans doute ses propriétaires successifs avaient-ils voulu en faire la vitrine de leur production...
Sur le côté, le mur est surmonté d'un fronton richement décoré.
Aux angles, des petites statues de singes qui vaudront à la maison d'être surnommée la "maison aux singes"...
Ce serait vraiment bien si l'Association de protection de l'édifice arrivait à décider la municipalité de respecter le voeu du donateur pour arriver à en faire un musée de la briqueterie !
Voilà, ce fut encore une sortie bien instructive, différente des visites de musée classiques...
J'espère que la balade vous aura plu à vous aussi !