INNOCENT de Jacques Viguier aux Editions Plon
Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme alors que l’on n’a jamais retrouvé le corps de cette dernière,
raconte les années de souffrance et de combat qui ont suivi la disparition de sa femme. Il raconte comment l’amant de cette dernière a orienté l’enquête en lui faisant endosser la
responsabilité…
J’attendais de cet ouvrage d’en apprendre un peu plus que nous en avaient dévoilé les
médias… Ce ne fut pas le cas. Mais je comprends aussi qu’il doive rester prudent et ne pas accuser quelqu’un d’autre sans preuve et renouveler pour un autre, ce qu’il a vécu
lui-même…
Noire solitude de Ann Cleeves
Un matin de janvier, Catherine Ross, remarque au loin un éclat rouge dans la neige survolé d’une nuée de
corbeaux. S’approchant, elle découvre le cadavre d’une adolescente.
Tout le village pense alors à Magnus, personnage solitaire un peu simple d’esprit, déjà soupçonné du meurtre
d’une autre jeune-fille quelques années plus tôt. Mais les preuves semblent trop évidentes pour l’inspecteur Jimmy Perez…
Un bon petit polard.
Les ailes de l’ange de Jenny
Wingfield
La famille de Swan, les Moses, s’installe chez sa grand-mère en attendant que le père, prédicateur, retrouve
un nouvel endroit pour prêcher. Les Moses d’une droiture et d’une honnêteté sans faille, se heurtent au mode de vie de leur voisin Ballenger dont le père, éleveur de chevaux, maltraite aussi bien
les animaux que les membres de sa famille.
Swan se lie d’amitié avec le petit Blade Ballenger, qui, maltraité, se réfugie chez les Moses.
Un roman poignant, haletant, qui m'a touchée au plus profond de moi-même et dont la fin, inattendue, m'a
conduite à la révolte intérieure contre la bêtise et la violence de certains êtres à l'égard des plus faibles…
Marie Roquelaine Couleur Sépia de Renée
Bescos (grand prix Femme Actuelle) aux Editions les nouveaux auteurs
Marie, fille de la ville vient d’épouser un paysan dont elle est tombée amoureuse. Malgré l’inquiétude de sa
famille, elle pense pouvoir s’intégrer à cette nouvelle vie proche de la nature. Mais elle en découvre la rudesse des tâches et des relations, notamment avec sa belle famille et progressivement
avec son mari, pris entre deux feux…
Premier roman de l’auteure, il est empreint d’une si vive émotion que je n’arrive pas à imaginer qu’il ne
soit pas autobiographique.
A un certain moment, je n’ai pu retenir mes larmes qu’en me disant : « ce n’est qu’un
roman ! »… Et contrairement à ce que chante les Rita Mitsouko (Les histoires d’amour, finissent mal en général…) et bien voilà un roman qui se termine comme on l’espérait… certes pas
dans la quiétude !
Le chagrin de Lionel Duroy (Grand Prix Marie
Claire du roman d’émotion 2010 et Prix Marcel Pagnol 2010) aux Editions Juliard
Dans cet ouvrage autobiographique, Lionel Duroy raconte ses blessures d’enfance. Issu d’une famille nombreuse
(10enfants) il exprime la profonde peine qu’il a ressentie lorsque sa mère, les abandonne tous en Tunisie pour faire soigner l’un des ses enfants, malade du choléra.
Il y exprime d’une part, sa haine pour sa mère qu’il rend en partie responsable du mal-être de la famille, et
d’autre part son admiration pour son père, homme plein de bonne volonté mais être faible qui s’embourbe dans les petites combines et les petits boulots afin de satisfaire les désirs de sa femme
qui rêvait d’une vie mondaine.
Il en veut terriblement à sa mère d’avoir fait des différences entre ses enfants, entre les élus de son cœur
(ceux qui ressemblent physiquement à son propre père) et les autres (ceux qui ont eu la malchance de ressembler à son beau-père).
Il y raconte également les difficultés rencontrées au cours de son enfance (expulsion, déscolarisation) ses
débuts dans la vie active, ses positions personnelles par rapport à la situation de l’Algérie, sa vie de journaliste à Libé…, sa vie sentimentale…
Le dernier de la liste, certes, mais le livre qui me laisse l'impression la plus marquante !
Arrivée à la fin, j’ai presque poussé un soupir de soulagement : Ouf, enfin sortie de la tourmente dans
laquelle il nous entraîne !
Personnellement, j’ai du mal à comprendre comment Lionel Duroy peut incriminer à ce point sa mère, quand
le père apparaît comme un être irresponsable qui se positionne plutôt en copain avec ses enfants, les prend pour confidents de ses difficultés relationnelles avec sa femme. En
entraînant ses enfants dans ses mensonges et ses dissimulations, il a probablement entretenu cette haine.
Je prends cet ouvrage comme une « auto-psychothérapie » plus qu’autre chose…Il me semble
qu’il aurait mieux valu que l’auteur apprenne à pardonner même s’il n’oubliera jamais son vécu d’enfant et qu’il soit un peu plus réaliste dans son interprêtation des faits au lieu de toujours
accabler sa mère et disculper son père. Je comprends que tous ses frères et sœurs désapprouvent la publication de cet ouvrage.
A travers ces deux derniers romans, les témoignages m’aident à mieux comprendre ce que fut la vie de
cette génération de femmes qui ont fait leurs 20 ans dans les années 50, partagées entre leur désir d’indépendance et leur soumission à leur conjoint (leur éducation allait encore en ce sens)
souhaitant vivre leur indépendance, mais pour lesquelles les lois n’étaient pas encore votées… souhaitant contrôler le nombre de leurs grossesses, mais la pilule n’existait pas encore. Une
génération de femmes qui n’avaient pas vraiment les moyens de se réaliser autrement qu’en passant par leur mari...